Temposoft 2 de Delabie. Le robinet de lavabo temporisé Temposoft 2 présente un intérêt double pour les enfants : il leur apprend à effectuer le geste d’appuyer sur le robinet pour pouvoir se laver les mains, et sa technologie souple (“soft”) assure son déclenchement malgré la faible force dont peuvent faire preuve les tout-petits
Repenser les toilettes des établissements scolaires selon les besoins des enfants
Les espaces sanitaires d’établissements scolaires sont encore aujourd'hui, et dans leur grande majorité, pensés selon les besoins physiologiques des adultes. Pourtant, il est nécessaire qu’ils soient dorénavant aménagés en fonction de l’âge et des capacités physiques des enfants. Pour la petite enfance, ils doivent ainsi être ludiques, intuitifs et sécurisés afin d’assurer leur utilisation, et donc le développement de l’hygiène personnelle et de la propreté de nos plus petits… tandis qu’en primaire et dans le secondaire, ils doivent reprendre les codes des espaces sanitaires d’ERP plus traditionnels, à savoir la fonctionnalité, la résistance à l’usage intensif et la facilité d’entretien.
Rémi de MARASSÉ
Huit enfants sur dix se retiennent d’aller aux toilettes. C’est le (malheureux) constat de l’étude “Regards croisés des enfants et des parents sur l’enjeu des toilettes à l’école” (2022), réalisée par Harris Interactive pour Harpic et Essity, qui pointe notamment le manque d’intimité, d’hygiène et de sécurité pour expliquer les raisons de cette aversion de nos enfants pour les sanitaires scolaires ; au point que certains élaborent des stratégies pour ne pas aller faire pipi. Ces toilettes, encore pensées en fonction des a priori des adultes ou des habitudes du passé, ne sont tout simplement pas adaptées à ses utilisateurs.
“Il faut repenser les toilettes en fonction de l’âge, de la maturité et de l’autonomie en matière d’hygiène des enfants.”
Pour autant, les experts de l’aménagement des établissements scolaires assurent qu'il existe des solutions pour remédier à ces maux ; il s'agit en l'occurrence de repenser les toilettes “en fonction de l’âge, de la maturité et de l’autonomie en matière d’hygiène des enfants”, témoigne Guillaume Hamerel, responsable marchés clés de Geberit et ancien directeur général des services techniques de la ville de Woippy (Moselle). Une fois adaptés, ces espaces sanitaires apparaîtront aux enfants comme “un autre lieu de vie, en plus d’être un lieu d’apprentissage et de jeu pour les plus petits”, assure Thierry Vivier, directeur marketing de Presto.
LA PETITE ENFANCE
L’apprentissage de la propreté débute à la maison, se prolonge à la crèche puis se renforce à la maternelle. Outre les obligations réglementaires telles que l’arrêté du 31 août 2021, qui impose que les cuvettes de toilettes en micro-crèche présentent une hauteur d’assise entre 22 et 24 cm, l’initiation des enfants à l’hygiène doit être appuyée par la conception de produits – et leur mise en oeuvre – adaptés. Ainsi, les cuvettes avec l’assise à 24 cm du sol “présentent généralement une forme semblable à celles des pots d’apprentissage, avec un abattant ergonomique et fabriqué dans un matériau plus souple”, illustre Anne- Sophie Kidza Blanc, cheffe de produits céramique et meubles de Geberit. Tandis que d'autres modèles de cuvettes pour enfant (avec une hauteur d'assise de 30 cm ou 35 cm) “peuvent être équipés d'abattants avec poignées, de sorte que l’enfant puisse s’appuyer ou se maintenir pour s’asseoir et descendre de la cuvette”. Pour les 3 à 5 ans, l’assise est légèrement relevée, à 28 cm du sol, de façon à ce que “les pieds de l’enfant touchent le sol, et qu’il ait une assise plus confortable et sécuritaire”, selon Tim Audoire, responsable prescription national de VitrA.
Aussi confortables, sécurisantes et fonctionnelles que les cuvettes des toilettes soient pensées, elles peuvent néanmoins se révéler sales. En effet, 80 % des répondants à l’étude Harris Interactive déclarent que leurs camarades ne tirent pas toujours la chasse d’eau, et plus de la moitié que les toilettes sentent mauvais ou sont souvent sales. Si ce défaut peut être attribué à la mauvaise hygiène de certains, sa justification peut être plus mécanique : les enfants n’ont tout simplement pas assez de force dans le bras pour actionner la chasse. Leur force venant plutôt des épaules, il est nécessaire que “les bâti-supports, qu’ils soient pour cuvette suspendue ou sur pied, permettent d’adapter la hauteur d’installation de la plaque de déclenchement en fonction du public”, précise Anne-Sophie Kidza Blanc. Qui plus est (et d’autant plus que nos “petits monstres“ adorent toucher à tout), la chasse doit “se déclencher dès qu’ils la touchent”, appuie Raphaëlle Roucoux, responsable de gamme Lieux Publics de Delabie.
“La robinetterie temporisée oblige l’enfant à apprendre et à effectuer le geste d’appuyer sur le bouton poussoir pour faire couler l’eau.”
Elle précise également : “Il est nécessaire que l’enfant apprenne à tirer la chasse, surtout dans les lieux publics, même si c’est un geste que certains oublient en grandissant. Pour pallier cet inconvénient, la plaque bicommande est particulièrement intéressante puisqu’elle offre un bouton de déclenchement pour que l’enfant effectue le geste et prenne le réflexe de tirer la chasse. De plus, la plaque en question dispose d’un système infrarouge afin de permettre le déclenchement automatique. Si la chasse n’est pas tirée manuellement, le rinçage automatique assure alors le vidage de la cuvette.” Pour garantir un peu plus que la chasse soit tirée, Tim Audoire préconise par ailleurs d’opter “pour des WC avec un mécanisme de chasse de classe acoustique A, car certains enfants craignent le bruit de la chasse d’eau.”
La crèche et la maternelle offrent l'opportunité à l’enfant de se familiariser et d’intégrer la notion d’hygiène corporelle. C’est en effet à ces âges qu’il construit ses automatismes et apprend notamment à utiliser le robinet de lavabo pour se laver les mains, après être allé aux toilettes ou avant d’aller manger. Si la robinetterie électronique est intéressante car elle assure des économies d’eau plus conséquentes, la technologie temporisée est sans doute plus pertinente, dans ce cas précis, car “elle oblige l’enfant à apprendre et à effectuer le geste d’appuyer sur le bouton poussoir pour faire couler l’eau, compare Raphaëlle Roucoux. À condition que le déclenchement soit souple, comme en est équipée notre gamme Temposoft”, et installé à hauteur de main ou de visage, pour convenir à la faible force des bambins. En outre, l’ergonomie du système de déclenchement peut être étudiée pour faciliter la prise en main : le spécialiste Presto a ainsi développé “le Neo® Duo avec un ergothérapeute, afin d’y incorporer une manette qu’un enfant de petite taille poussera plus facilement pour déclencher le robinet, qu’il ait 3 ou 11 ans. Sans compter que la manette colorée invite à l’utilisation”, présente Thierry Vivier. Un robinet complété de pictogrammes qui sensibilisent en plus à la consommation d’eau et “au privilège d’avoir accès à l’eau potable de façon presque illimitée.” Précisons d’autre part que cette robinetterie est installée sur des lavabos eux aussi adaptés à nos plus petits, et qui sont désormais pensés pour répondre aux besoins des 3-6 ans, et même jusqu’aux 11 ans. En effet, les lieux de restauration scolaire étant de plus en plus centralisés (dans un souci de mutualisation et de réduction des coûts), leurs espaces sanitaires sont utilisés par des enfants de tous âges. Lesdits espaces proposent ainsi différentes hauteurs sur un même plan vasque et sont installés à la plus petite hauteur nécessaire, comme c’est le cas pour les collections Sento Kids de VitrA ou Bambini de Geberit. Tandis que ces solutions répondent aux aptitudes du plus grand nombre, la cascade d’eau induite par l’inclinaison du plan offre “l’opportunité aux enfants de se familiariser avec l’usage de l’eau et donc d’apprendre la propreté”, ajoute Anne-Sophie Kidza Blanc.
La recherche d’intuitivité, d’ergonomie et de facilité d’utilisation doit se faire en parallèle de la sécurisation des toilettes à travers les produits installés. Il s’agit de concevoir des lavabos “aux bords arrondis, de manière à éviter les blessures, et de bloquer l’accès au siphon avec un cache-siphon. De plus, il importe d’équiper la robinetterie de systèmes anti-pincement au niveau de la manette, ou encore d’ajouter des poignées aux abattants de WC pour éviter de se coincer les doigts lors de l’abaissement de la lunette”, complète Tim Audoire.
DE LA PRIMAIRE AU LYCÉE
À partir de 6 ans et l’entrée en primaire, la priorité est au maintien de l’hygiène acquise aux niveaux précédents. Les espaces sanitaires doivent être en tout temps fonctionnels et propres, au risque de voir les élèves les fuir et ainsi risquer de dégrader leur hygiène. Les appareils doivent donc résister à des contraintes d’usage et d’intensité d’usage, semblables à celles observées dans d’autres ERP, puisque “vous avez des centaines d'élèves, de la primaire au lycée et dans chaque établissement, qui utilisent les sanitaires sur les courts temps de récréation qui leur sont accordés dans la journée, note Guillaume Hamerel. Surtout qu’en primaire, les enfants commencent à avoir beaucoup d’énergie et peuvent donc exercer un acte mécanique extrêmement brutal sur les appareils.”
À l’adolescence (ou l’âge ingrat comme aime à l’appeler les parents), l’enfant défie l’autorité et teste les limites de ce qui l’entoure. C’est pourquoi les produits installés dans les sanitaires doivent s’appuyer sur des propriétés d’antivandalisme, comme la gamme de robinets Presto spécifique pour les collèges et lycées, “qui inclut une robinetterie plus lourde, renforcée et équipée du système breveté S® antiblocage”, souligne Thierry Vivier. Raphaëlle Roucoux avise, quant à elle, de privilégier les formes fuyantes “qui rendent difficile la préhension des robinets et donc leur secouement dans tous les sens. Ce qui peut arriver davantage encore lorsqu’un enfant ou un adolescent ne comprend pas leur fonctionnement.” Pour sa part, Tim Audoire se fait le défenseur des “WC carénés pour limiter l’accès aux fixations… et plutôt dans une forme à poser, car il arrive régulièrement que les adolescents se mettent debout sur les cuvettes. Pour la chasse d’eau, favorisons la chasse directe, qui est plus compliquée à démonter et qui rend l’accès au réservoir impossible.” Autant de caractéristiques qui visent à lutter contre la panne, qui peut se révéler “ingérable pour un chef d’établissement, affirme Guillaume Hamerel. Les enfants s’en trouvent gênés, puis les parents indignés.” Et si panne il y a, il est alors primordial que les produits soient faciles à réparer et que leurs pièces détachées soient disponibles. La facilité d’entretien s’applique également au nettoyage de ces espaces sanitaires, qui sont “lavés au jet dans la majorité des établissements d’enseignement primaire et secondaire, confie l’ancien directeur général des services techniques. Sans compter que ce sont des lieux où la prolifération bactérienne est la plus importante durant les périodes hivernales, puisqu’ils sont prisés par les élèves qui s’y abritent du froid ; ils sont donc régulièrement soumis aux contrôles d’hygiène et de bon fonctionnement de l’Ars (Agence régionale de santé, NDLR).” Après tout, la réalité est la suivante : des sanitaires publics fonctionnels, propres et engageants incitent bien plus à l’attention, à la bonne utilisation et au respect du matériel que s’ils sont cassés ou sales. Et ce, qu'on soit un enfant, un adolescent ou un adulte.