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Le salon Idéobain, dédié aux équipements et aménagements de la salle de bains, a enregistré une hausse de 36 % de son nombre d’exposants (soit 166 exposants dont 83 nouveaux), et le retour de “majors“ du secteur à l’instar de Grohe, pour cette édition 2024 © Le Mondial du Bâtiment

19.11.2024

Idéobain 2024 : entre innovations produits et décryptage des évolutions du marché de la salle de bains

Le rideau s’est baissé sur l’édition 2024 du Mondial du Bâtiment, qui s’est tenue au début du mois d’octobre et a accueilli le salon Idéobain. Si l’importante mobilisation des professionnels et visiteurs est à souligner, il faut également retenir la dimension nouvelle prise par cette manifestation : outre la mise en lumière des innovations des fabricants de la filière bain, cet évènement se veut désormais un lieu d’échanges, de réflexion et de décryptage des évolutions du marché. 

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Le début de l’automne a été le théâtre de ce qui est sans doute la plus grande manifestation française du bâtiment et de la construction : le Mondial du Bâtiment. Entre le 30 septembre et le 3 octobre 2024, à Paris Expo Porte de Versailles (Paris 15e), plus de 135 000 professionnels ont arpenté les allées des stands des salons Batimat, Idéobain, Interclima mais également d’Équipbaie/Métalexpo, le petit nouveau de cette édition.

La progression du nombre d’exposants, de l’ordre de 15 % par rapport à l’édition précédente, qui s’est tenue en 2022, “démontre que l’évènement est plus que jamais le rendez-vous incontournable des professionnels de la filière”, soutient Jean-Philippe Guillon, directeur du Mondial du Bâtiment. Quant à la volumétrie, elle a été équilibrée entre marques françaises et internationales (50%) selon les chiffres de l’organisation.

La Ministre du Logement et de la Rénovation Urbaine Valérie Létard (au centre) s'est rendue sur le salon Idéobain pour discuter de la transition vers un habitat plus inclusif et durable © Le Mondial du Bâtiment

‍Le salon Idéobain, dédié aux équipements et aménagements de la salle de bains, a enregistré une hausse de 36 % de son nombre d’exposants (soit 166 exposants dont 83 nouveaux), et le retour de “majors“ du secteur à l’instar de Grohe. Fait assez important pour le noter, nombre de fabricants chinois ont déployé leur stand dans le pavillon 2.2. Si d’aucuns considèrent que leur présence va à l’encontre des velléités RSE des marchés français et européens du bâtiment, Yves Daniélou y voit une illustration de “la liberté de notre marché français du sanitaire, et plus globalement des marchés français du bâtiment. C’est pourquoi nous n’avons pas l’intention de nous opposer à leur présence. Et puis, ce n’est pas parce qu’il y a une offre extra-européenne plus importante qu’elle pénétrera facilement le marché français”. En effet, le président de l’Association des Industriels de la salle de bains observe une préoccupation croissante “des distributeurs professionnels de travailler avec des industriels proches d’eux, qui ont bien pris en considération la nécessité de moins consommer et de réduire les émissions de CO2. C’est une pensée qui anime sans doute les groupements les plus structurés pour le moment, mais je ne doute pas que ces questions RSE deviendront un moteur pour l’ensemble de la distribution professionnelle.

Côté visiteurs, les installateurs sont les professionnels qui ont fait le déplacement en plus grand nombre (36 % du visitorat), suivi des distributeurs (20 %) et de la prescription (14 %). Revendiquant un statut de salon national, Idéobain a ainsi attiré des acteurs du secteur en provenance majoritairement d’île-de-France, ainsi que des régions limitrophes des Hauts-de-France (9,4 %), du Grand-Est (7,8 %) et d’Auvergne Rhône Alpes (7,1 %). Pour ce qui est du visitorat étranger, il était réparti entre le Maghreb et l’Europe du Sud (Italie et Portugal). 

Ces chiffres dépassent d’ailleurs les espérances de l’Afisb qui, selon son président Yves Daniélou, “s’attendait à une édition aussi bonne que celle de 2022, qui se tenait à la sortie de la crise sanitaire de Covid-19, marquée par l'envie des professionnels de se retrouver. Seulement, nous avons fait mieux cette année, avec plus d’exposants, plus de visiteurs et surtout un visitorat intéressé et motivé. C’est une belle réussite.

Le renforcement des dynamiques environnementales

Le succès d’Idéobain 2024 résiderait entre autres dans le format “plus compact du Mondial du Bâtiment, permis en partie par son retour à la Porte de Versailles en 2022 et le regroupement des salons Idéobain et Interclima, qui retrouve son ADN d’origine et redevient un salon généraliste tous métiers du bâtiment.” Cela répond à “l’attente nouvelle du visiteur d’effectuer le déplacement sur une journée. Une fenêtre plus réduite au cours de laquelle il a l’intention de découvrir les nouveautés produits, ainsi qu’avoir des contacts de qualité avec les industriels afin de lui poser des questions et de se faire expliquer les choses”, suggère Hubert Maitre, secrétaire général de l’Afisb. Ce format semble également trouver faveur auprès des fabricants qui, “puisqu’ils peuvent avoir jusqu’à 30 salons annuels pour les plus gros, n’ont plus les moyens de présenter des stands catalogues. Ils privilégient donc les manifestations qui font la part belle aux échanges avec le client, où ils pourront non seulement présenter l’étendue de leur offre, mais aussi les investissements réalisés pour répondre aux attentes du consommateur.

À l’instar des autres manifestations du Mondial du Bâtiment, le salon dédié au secteur français du sanitaire s’est distingué par les animations et innovations présentées sur les stands, la qualité des rencontres ainsi que le succès d’audience de l’ensemble des nombreuses conférences. En effet, alors que le contexte de marché est plus que difficile, Idéobain a invité les parties prenantes de la filière bain à s’intéresser aux dynamiques d’innovation que sont la réduction de l’impact environnemental de la filière bain, la proposition de salles de bains adaptées aux utilisateurs et la montée en compétences des professionnels. 

Les tendances évoluent, et les attentes du particulier aussi, puisqu’il “cherche désormais à s’équiper avec des produits aux performances environnementales éprouvées”, révèle Hubert Maitre, dans une entrevue à nos confrères de Batiactu. Si les fabricants travaillent depuis 20 ans à concevoir des références aux débits toujours plus faibles, dans la mesure de l’utile “car il faut tout de même être en capacité de se laver, ils s’attachent désormais à limiter la consommation d’énergie. Et cela passe par l’optimisation du produit et de son utilisation, en les équipant de boutons plutôt que de poignées, de détecteurs de présence ou de système de démarrage en eau froide, ainsi que par la fabrication de références à haute teneur en matières recyclées, car “nous ne pouvons plus consommer les matériaux sans s’occuper de savoir s’ils sont rares ou épuisables.

En outre, le particulier éprouve une appétence particulière pour la multiplication des services dans la salle de bains. Alors que les dimensions de celle-ci tendent à diminuer, sa rénovation est une bonne occasion pour “ajouter deux ou trois services, avec des produits multifonctions ou asymétriques, explicite-t-il. Par exemple, opter pour une baignoire bain-douche, qui favorise une meilleure circulation dans la salle de bains et offre de l’espace supplémentaire pour installer un plan de toilette avec une grande vasque.
Une autre tendance à noter dans la salle de bains est celle de l’affranchissement de la décoration, comme dans les autres pièces de la maison du reste. La salle de bains abrite de plus en plus de matériaux naturels ou de reproductions de matériaux naturels.

Mieux appréhender les réalités du marché

L'Afisb, ici représentée par Hubert Maître (au micro), a organisé et pris part à une séries de conférences sur les économies d'eau, l'adaptation du logement, la rénovation de la salle de bains, la digitalisation du secteur et les obligations réglementaires © Le Mondial du Bâtiment

Durant les quatre jours du salon Idéobain, l’Afisb s’est attachée à décrypter ces évolutions en les plaçant au cœur d’une série de conférences tenues dans son Forum, gageure de la volonté de l’organisation professionnelle de vouloir être “aujourd’hui dynamique dans l’accompagnement de ses adhérents à mieux comprendre et mieux appréhender les challenges auxquels ils font face, souligne Yves Daniélou. D’autant plus que nous sentons, de la part de nos interlocuteurs professionnels, une volonté d’aller plus loin que la découverte d’innovations produits, et d’être éclairés sur leur marché et ses réglementations”. Et puis ces échanges sont aussi une opportunité pour l’Afisb de faire “entendre sa voix, et celle de ses adhérents, quant aux difficultés rencontrées pour répondre aux exigences gouvernementales”, assure Hubert Maitre, et notamment les impératifs environnementaux qui ne cessent de se multiplier pour les acteurs du sanitaire français, alors que le secteur ne représente qu’une part infime de l’activité du bâtiment (estimée à 2,5 milliards d’euros sur les 215 milliards d’euros hors taxes de l’activité totale du bâtiment).

De cette façon, fabricants, architectes d’intérieur, formateurs et experts de la filière bain se sont succédés afin d’échanger sur les économies d’eau, les avancées en la matière et les bonnes pratiques ; l’adaptation du logement et la subvention MaPrimeAdapt’, et les solutions pour améliorer l’accessibilité et le confort dans la salle de bains ; la rénovation de la salle de bains avec style et fonctionnalité ; la montée en compétences et la digitalisation du secteur pour répondre aux nouvelles attentes des clients ; et enfin la douche zéro ressaut, les obligations réglementaires et les solutions techniques aujourd’hui disponibles pour l’intégrer dans les projets neufs.

Les innovations produits à l’honneur

Le “Lab de la salle de bains”, situé dans le pavillon 2.3, a offert la possibilité aux visiteurs de découvrir les jeunes entreprises françaises qui transformeront le secteur de la salle de bains © Le Mondial du Bâtiment

Le “Lab de la salle de bains”, espace consacré aux start-ups et jouxtant le Forum Idéobain, a mis en lumière les jeunes entreprises françaises qui travaillent à rebattre les cartes de l’économie d’eau, de la durabilité et de la connectivité dans nos espaces de bien-être. Quatre start-ups se partageaient l’espace de la sorte : 

  • Gwilen, une entreprise qui transforme les sédiments marins en carreaux bas carbone pour applications murales et sols intérieurs
  • StockPro, une plateforme de réemploi spécialisée dans la vente de matériaux de construction
  • Ilya, la start-up toulousaine à l’origine de la Douche Cyclique française, qui permet d'économiser jusqu'à 70% d'eau et d'énergie
  • Realiz3D (Groupe SoftNext), un éditeur de logiciel pour le marché de l'immobilier dont le logiciel de configuration 3D permet la réalisation de maquette numériques bâtiments

Le Forum a aussi permis la mise en lumière des exposants récompensés par les Awards de l’Innovation dans la catégorie “Salle de bains”. Évènement attendu et reconnu du Mondial du Bâtiment, les Awards de l’Innovation 2024 ont enregistré 228 candidatures (+36 % par rapport à 2022) et primé 38 innovations et leurs fabricants. Les trois lauréats de la catégorie “Salle de bains” (pour laquelle la rédaction de Concept Bain a pris part au jury) sont : 

  • Lauréat Or : Burgbad pour son siphon cleanFlow et sa bonde cleanflow+
  • Lauréat Argent : Nobili pour sa collection de robinetterie Sole
  • Lauréat Bronze : Geberit pour son WC lavant AquaClean Alba

Quatre autres solutions, bien que non primées, ont séduit le jury : le système de douche encastrée entièrement pré-assemblé Rapido bâti-douche de Grohe, l’iBox Universal 2 d’Hansgrohe qui facilite la pose des douches encastrées, le système de fixation par le haut du robinet Top Fix de Clever Robinetterie (Standard Hidráulica), et l'écrou breveté Rapid Ultra-Fix® de Bemis, qui assure que les abattants ne se desserrent pas dans le temps et avec les utilisations.

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