
Après avoir débuté son aventure dans Paris intra-muros en 1967, Orvif a franchi le périphérique en 1974 pour s’installer à Gentilly (Val-de-Marne) : et le grossiste occupe depuis 1982 des locaux qui ont jadis accueilli… Geberit © Orvif
L’indépendant Orvif entre dans le giron de Pompac Développement
Le grossiste sanitaire francilien Orvif a été racheté par Pompac Développement, après une aventure exclusivement familiale et indépendante longue de près de 60 ans.
Le grossiste sanitaire Orvif (Outillage Robinetterie Visserie Incendie Fournitures), dirigé depuis 2001 par Isabelle Roux, fille des fondateurs de l’enseigne Monique et Jean Favez, compte environ 110 salariés et exploite six agences implantées en Île-de-France : à Orly et Gentilly (94), où se trouve son siège social, à Saint-Denis et Montreuil (93), et dans Paris (avec deux showrooms Au Fil du Bain dans le 7e et le 11e arrondissement).
Elle dispose également d’environ 23 000 m2 couverts d’entrepôt où sont stockées près de 15 000 références, qui permettent environ quatre mois d’activités, et représentent peu ou prou 8 500 000 € ; 1 500 à 2 000 articles peuvent être livrées en Express 2h dans Paris intra-muros. De plus, la société a réalisé un chiffre d’affaires évalué à 35 M€ HT en 2023.
Depuis le 30 avril 2025, le négoce indépendant francilien est passé dans le giron de Pompac Développement, propriétaire de Comafranc-Espace Aubade. Celui-ci appartient au grossiste allemand en technologie du bâtiment GC-Gruppe depuis 2107 ; cette entreprise familiale, fondée il y a plus d’un siècle, est active dans 16 pays européens et emploie plus de 30 000 personnes sur près de 1 375 sites. Son chiffre d’affaires en sanitaire-chauffage est estimé à 1,352 M€ par le magazine Négoce.
Une “vision d'entreprise similaire"
Cette cession est le résultat de quatre années particulièrement turbulentes pour Orvif, qui ont vu le grossiste afficher une perte “moyenne de deux points de marge tous les ans depuis la crise sanitaire de 2020”, confie Isabelle Roux à nos confrères de Zepros Négoce. Outre la guerre en Ukraine, et la flambée du coût des matières premières et des problèmes de disponibilité de l’offre qui en ont découlé, “les émeutes de juin 2023 en région parisienne après la mort de Nahel Merzouk, qui ont contribué à perturber notre activité, la dissolution de l’Assemblée nationale et l’instabilité gouvernementale, les JO de Paris avec des difficultés pour livrer les chantiers” ont particulièrement affecté l’entreprise francilienne. Sans compter les impératifs liés au PGE (prêt garanti par l’État), d’un montant de 4 M€, qu’Orvif “avait dû contracter à l’issue du premier confinement. Fin 2020, j’ai d’ailleurs dû engager un plan de sauvegarde de l’emploi”, poursuit celle qui préside aux destinées de l'entreprise depuis 2001.
Isabelle Roux a tenté, dans un premier temps, de trouver un repreneur au sein du réseau Algorel, dont Orvif faisait partie jusqu’au 30 avril 2025. Si deux adhérents du groupement de grossistes indépendants ont manifesté leur intérêt, aucun des projets n’a pu aboutir car “la restructuration à mener au sein de mon entreprise est assez importante”, précise-t-elle. Et si les prétendants ne manquaient pas pour reprendre cette PME qui capte environ 10 à 11 % du marché du sanitaire-chauffage en Île-de-France, la meilleure option était finalement incarnée par Pompac Développement. En plus de la “vision d’entreprise [de Pompac Développement] similaire à la mienne pour continuer à pérenniser l’identité de ma société”, c’est le mode de gestion décentralisée du groupe GC Gruppe qui a rassuré la présidente d’Orvif : il “représente une importante force de frappe en Europe en termes d’achat et de logistique, entre autres. Mais, au-delà des économies d’échelle, cela ne l’empêche pas de laisser une certaine autonomie à ses filiales sur le terrain.”
Emplois conservés
L’acquisition d’Orvif s’accompagne par une réorganisation des effectifs, sans qu’un quelconque plan de sauvegarde de l’emploi ne soit prévu : les 98 salariés en CDI restent tous en poste ; tout comme les deux plateformes de stockage, l’une située au siège social d’Orvif à Gentilly (Val-de-Marne) et l’autre à Orly (Val-de-Marne), ouverte en 2019. La présidence de l’entreprise est désormais assurée par Julien Savoy, directeur régional Île-de-France Nord de Pompac Développement ; Isabelle Roux assurant le relai “à la demande du repreneur”.
Dans le même temps, Pompac Développement réinjectera des liquidités pour qu’Orvif retrouve une trésorerie solide.