Le siège social de Geberit est situé à Rapperswil-Jona, en Suisse © Geberit
Trois premiers trimestres “très convaincants” pour le groupe Geberit
Le groupe helvète affiche une hausse de 3,1 % de son chiffre d’affaires sur les neuf premiers mois de l’exercice 2024, et ce malgré un secteur de la construction neuve à la peine et la récente loi sur l'imposition minimale de l'OCDE. Les systèmes de salle de bains du fabricant affichent une croissance de 1,7 %.
C’est au tour de Geberit de faire le point sur le début de l’année 2024. Et pour le fabricant suisse, les résultats sont plutôt positifs puisqu’au cours des neuf premiers mois de 2024, le chiffre d'affaires net du groupe a augmenté de 0,4% pour atteindre 2 400 millions de francs suisse (environ 2 550 millions d’euros). Ce qui porte l’augmentation à 3,1 %, sur 12 mois glissant, une fois corrigée des effets de change négatifs de 62 millions de francs.
Le chiffre d'affaires net du troisième trimestre a atteint 762 millions de francs suisses (environ 810 millions d’euros), ce qui équivaut à une augmentation de 4,7 % par rapport au même trimestre de l'année précédente. Cela correspond à une augmentation significative de 6,2 %, corrigée des effets de change, “due à une évolution convaincante sur la plupart des marchés”, avance le groupe helvète dans un communiqué de presse.
Le flux de trésorerie d'exploitation (EBITDA) a affiché une croissancede 4,6 %, après ajustement des taux de change, pour atteindre 754 millions de francs suisses (environ 802 millions d’euros). La marge EBITDA a, quant à elle, augmenté de 10 points de base à 31,4 % par rapport à la même période de l'année précédente... et même de 50 points de base après ajustement des taux de change.
Le bénéfice d'exploitation (EBIT) a pour sa part augmenté de 5,9 % après ajustement monétaire, pour atteindre 643 millions de francs suisses (environ 684 millions d’euros), ce qui correspond à une marge EBIT de 26,8 % (comparativement à 26,5 % l'année précédente).
Enfin, le bénéfice net a diminué de 3,1 % pour atteindre 501 millions de francs suisses (environ 533 millions d’euros), ce qui s'explique “par un taux d'imposition nettement plus élevé, principalement dû à la loi sur l'imposition minimale de l'OCDE en vigueur à partir de 2024.”
En 2021, 140 pays réunis autour de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et du G20 s’étaient entendus pour porter à 15 % le taux minimum d’imposition pour les multinationales. Cette disposition est entrée en vigueur le 1er janvier 2024 pour les 27 pays de l’UE.
Des résultats contrastés selon les régions
Bien que les marchés européens du sanitaire affichent une mine morose, les résultats de Geberit sur le Vieux Continent sont à contre-courant. Ainsi, le chiffre d'affaires net, corrigé des effets de change en Europe, a augmenté de 2,2 % au cours des neuf premiers mois de 2024, avec des hausses supérieurs à la moyennes en Europe de l’Est (+ 9,9 %), en Italie (+ 6,3 %), au Benelux (+ 3,5 %) et en Allemagne (+3,3 %). À l’Ouest et au Nord, les résultats sont plus contractés : - 0,4 % de ventes nettes en Suisse, - 1,4 % en Europe occidentale et - 4,3 % en Europe du Nord par rapport à l’année précédente.
Quant aux autres régions du monde dans lesquelles Geberit est présente, elles affichent des résultats solides : + 19,1 % au Moyen-Orient/Afrique, + 3,3 % en Amérique et + 3,2 % en Extrême-Orient/Pacifique.
Les résultats, à l’échelle des produits, se lisent comme suit :
- + 5,1 % pour les systèmes d'installation et de rinçage,
- + 2,0 % pour les systèmes de tuyauterie,
- + 1,7 % pour les systèmes de salle de bains.
Ces résultats en hausse sont à mettre au profit, certes d’une faiblesse de la même période en 2023, mais surtout “la reconstitution des stocks chez les grossistes au cours du premier semestre et le fort développement de divers nouveaux produits”, soutient Geberit, et ce malgré une baisse des volumes de vente correspondants sur les marchés finaux. En effet, l’entreprise a marqué son 150e anniversaire d'initiatives “sur certains marchés en développement, de dépenses de marketing pour le lancement de nouveaux produits ainsi que de divers projets de numérisation et d'informatique.”
Une fin d’année 2024 prometteuse
Dans un contexte global compliqué, qui voit l’industrie de la construction se crisper un peu plus chaque trimestre en France (- 9,4 % de mises en chantier entre octobre 2023 et septembre 2024) et en Europe, et plus particulièrement la construction neuve, Geberit table sur la rénovation pour soutenir son activité sur la fin d’année 2024.
Cette dernière, “qui représente environ 60 % du chiffre d'affaires” de l’entreprise, se porte mieux grâce notamment à la “nécessité fondamentale de rénovation dans plusieurs pays européens, et l’absence de déplacement de la demande des solutions sanitaires vers les solutions de chauffage, comme cela a été le cas l'année précédente.” Sans compter que “le redressement des taux d'intérêt en Europe et la tendance structurelle vers des normes sanitaires plus élevées” devraient stimuler positivement la demande.
La direction s'attend ainsi, pour l’ensemble de l’année 2024, à “une croissance de 1 à 2 % du chiffre d'affaires net en monnaies locales et à une marge EBITDA d'environ 29,5 %.”