Le siège social du groupe Geberit à Rapperswil-Jona (Suisse) © Geberit
Un premier semestre 2024 « convaincant » pour Geberit
Les résultats du premier semestre 2024 de Geberit apparaissent plutôt convaincants, après correction des effets de change négatifs et malgré le déclin du secteur de la construction et la récente entrée en vigueur de la loi sur l'imposition minimale de l’OCDE. De quoi permettre au groupe helvète d’envisager avec optimisme la seconde partie de sa 150e année d’existence.
Pour Geberit, la première partie de l’exercice 2024 s’est avérée plus convaincante que prévue. Si le chiffre d’affaire du groupe helvète a reculé de 1,4%, à 1 638 millions de francs suisses, la correction des effets de change négatifs d’un montant de 52 millions de francs suisses fait état d’une augmentation de 1,7 % dudit chiffre d’affaires. Cette « évolution a été influencée positivement par la faiblesse de la période de l'année précédente et la reconstitution des stocks chez les grossistes (…) La baisse des coûts directs des matériaux par rapport à l'année précédente a eu un impact positif. En revanche, la forte inflation des salaires dans de nombreux pays a eu un impact négatif », peut-on lire dans un communiqué de presse.
Le chiffre d’affaires du deuxième trimestre a notamment été évalué à 801 millions de francs suisses, ce qui correspond à une augmentation de 4,1 % (par rapport au même trimestre de l'année 2023). Corrigé des effets de change, il s'agit même d'une augmentation de 5,2 %.
Le résultat d’exploitation (EBITDA) a baissé de 1,6 % pour s'établir à 518 millions de francs suisses. Corrigé des effets de change, il a augmenté de 3,1 %. Quant à la marge EBITDA, elle n’a baissé que de 10 points de base pour atteindre 31,6 % ; s’élevant même à 40 points de base après ajustement des effets de change, l’augmentation a été de 40 points de base.
Le bénéfice d'exploitation (EBIT) a diminué de 1,9 % pour atteindre 444 millions de francs suisses (+3,2 % après ajustement des effets de change), ce qui correspond à une marge EBIT de 27,1 % (27,2 % l'année précédente).
Le bénéfice net a ainsi diminué de 5 % pour atteindre 350 millions de francs suisses, ce qui correspond à un rendement du chiffre d'affaires net de 21,4 % (vs. 22,2 % l'année précédente). Une baisse marquée qui s'explique « par un taux d'imposition nettement plus élevé, principalement dû à la loi sur l'imposition minimale de l'OCDE en vigueur à partir de 2024 ».
La loi sur l'imposition minimale de l’OCDE, adoptée le 15 décembre 2022 et entrée en vigueur au 1er janvier 2024 dans les pays concernés, vise à assurer un niveau minimum d'imposition mondial pour les groupes d'entreprises multinationales et les groupes nationaux de grande envergure dans l'Union européenne. À la suite de son adoption, la France a par exemple institué, pour les exercices ouverts à compter du 31 décembre 2023, un impôt minimum de 15 %, distinct de l’impôt sur les sociétés, pour les groupes dont le chiffre d’affaires consolidé est d'au moins 750 M€ (sur au moins deux années lors d'une période de quatre ans).
Le marché français en baisse
En Europe, les chiffres d’affaires des marchés sur lesquels Geberit opèrent ont augmenté de 1,1 %, après correction des effets de change, et ce malgré avoir « continué à souffrir le plus des conditions très difficiles de l'industrie sanitaire ». Dans le détail, les réalités diffèrent. Des augmentations significatives ont été réalisées en Europe de l'Est (+11,3%) et en Italie (+5,7%), tandis que l’Allemagne (+1,7%) et le Benelux (+1,1%) ont légèrement progressé. Cependant, en Suisse (-0,5%) et en Autriche (-1,2%), le chiffre d'affaires corrigé des effets de change a légèrement baissé par rapport à l'année précédente, et l'Europe occidentale (Grande-Bretagne/Irlande, France, péninsule ibérique) et l'Europe du Nord ont enregistré des baisses plus prononcées, respectivement de -3,3 % et de -5,1 %.
Les marchés du Moyen-Orient et d’Afrique (+9,4 %), d’Extrême-Orient et du Pacifique (+6,0 %) et d'Amérique (+2,0 %) ont enregistré des augmentations positives corrigées des effets de change.
Côté produits, l’offre « derrière le mur » de Geberit, qui consiste en des systèmes de tuyauterie et des systèmes d'installation et de rinçage, affiche une augmentation de 2,5 % de son chiffre d’affaires. Pour leur part, l’offre « devant le mur » et ses systèmes de salles de bains enregistrent un léger recul de 0,3 %.
Malgré une première partie d’année difficile donc, ainsi que des prévisions globales négatives pour l'industrie européenne de la construction en 2024, Geberit estime que « les baisses de taux d'intérêt qui ont déjà eu lieu dans certains cas et les réductions supplémentaires qui pourraient intervenir dans le courant de l'année, ainsi que la tendance structurelle vers des normes sanitaires plus élevées, devraient stimuler positivement la demande. Sur les marchés extra-européens où Geberit est active, on s'attend à un tableau contrasté pour cette année, avec une forte demande en Inde, dans la région du Golfe et en Égypte, par exemple, et un déclin en Chine. »