Une année 2021 “historique” pour le marché de la salle de bains

Alors que Benjamin Coppens, rédacteur en chef de Concept Bain, qualifiait déjà l’année 2021 d’« inouïe, extraordinaire, hallucinante, fantastique » dans les colonnes de notre hors-série Le Marché du Bain 2022, il ne manquait sans doute plus que le terme d’« historique » pour caractériser cette année hors-norme qu’a connue le marché de la salle de bains. Et ce terme, c’est Yves Danielou, directeur France de Geberit et président de l’Association des industriels de la salle de bains (Afisb), qui l’a très justement employé lors des États Généraux de la Salle de Bains, qui se sont tenus le lundi 9 mai 2022 : « L’année 2021 est incontestablement historique ! Après une année 2020 atypique, le marché de la salle de bains a connu en 2021 une croissance significative encore supérieure à 2019. »

‍

Les bénéfices de l’effet “cocooning”

Et quoi de mieux que des chiffres pour témoigner de cette croissance inédite du secteur de la salle de bains ? Selon l’étude commanditée par l’Afisb, le marché a progressé de 15% en valeur (17% en volume) en 2021, réalisant un chiffre d’affaires de 1,983 milliards d’euros HT, tous secteurs confondus (robinetterie, meubles, céramique, baignoires et douches).

La répartition des ventes, quant à elle, évolue peu. Les réseaux professionnels totalisent 68 % des ventes de produits du secteur (+ 1 % par rapport à 2020), pour un chiffre d’affaires de 1346 millions d’euros, contre 32 % pour les réseaux grand public (dont 3 % dans le cadre de ventes en ligne).

À l’échelle globale, les marques nationales restent privilégiées par rapport aux marques distributeurs : les premières représentent 74 % du chiffre d’affaires (1477 millions d’euros), tandis que les secondes représentent 26 % (506 millions d’euros).

« Le secteur de la salle de bains a pleinement profité des projets de travaux et de rénovation et des nombreux achats immobiliers », justifie Yves Danielou ; projets qui ont été financés, en grande partie, grâce à l’épargne « Covid » des ménages. Les particuliers ont ainsi mis de côté 200 milliards d’euros durant l’année 2020 ; une épargne qui n’était « plus que » de l’ordre de 170 milliards d’euros fin 2021. À la reprise de l’activité économique, les dépenses ont notamment été concentrées dans l’habitat, faisant de la salle de bains la troisième pièce de la maison la plus rénovée (après la chambre et la cuisine) : l’Afisb estime même que 31% des Français ayant réalisé des travaux de rénovation, ont rénové leur salle de bains.

‍

Aucun secteur n’échappe à la croissance

Bien que l’ensemble des activités de la salle de bains soit en progression, toutes n’ont pourtant pas progressé de la même manière.
Le segment de la robinetterie s’est particulièrement distingué puisqu’il représente 33 % du chiffre d’affaires total soit 658 millions d’euros (+ 11 % par rapport à 2020). Dans le détail, si les ventes des mélangeurs de salle de bains continuent de chuter depuis 2010 (- 32 % en volume par rapport à 2020), d’autres produits comme les équipements d’installation de douches encastrées (+ 21 % en valeur) ou les colonnes apparentes (+ 14 % en valeur) tirent la robinetterie vers le haut.

Le segment de la douche continue de progresser pour s’établir à 561 millions d’euros de chiffre d’affaires, représentant ainsi 28 % du chiffre d’affaires total. Si l’ensemble des produits de cette catégorie est en hausse (+22 % pour les portes et parois, +16 % pour les receveurs), les ventes de cabines de douche explosent (+35 % en valeur) ! Un succès qui s’explique notamment par le programme d’aide à l’adaptation du logement pour les séniors délivré par Action Logement (qui a pris fin en 2021).

Après une année 2020 compliquée, la céramique renoue avec la croissance et a représenté, en 2021, 21 % du chiffre d’affaires, soit 415 millions d’euros (+ 15 % en valeur). Outre les lavabos/vasques (– 9 % en valeur par rapport à 2019) et les bidets (- 11 % en valeur par rapport à 2019) qui sont en léger repli par rapport à 2019, tous les produits de cette catégorie sont en hausse.

Les meubles représentent, en 2021, 14 % du chiffre d’affaires soit 281 millions d’euros (+15 % en valeur). Si les ventes de meubles en kit sont en baisse par rapport à 2019 (- 9 % en valeur), les meubles montés connaissent un vrai dynamisme en 2021 (23 % en valeur par rapport à 2020).

Le segment des baignoires représente 4 % du chiffre d’affaires (soit 67 millions d’euros) de l’année 2021. Les baignoires balnéos sont délaissées par les consommateurs (- 1 % en valeur par rapport à 2019) au profit des baignoires nues, qui connaissent une très forte progression (+20% en valeur).